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Défendons le droit à la terre

Témoignages de lutte pour le droit à la terre

  • Sri Lanka

    Rathnamali
    Sri Lanka

  • Pérou

    Teddy
    Pérou

  • Australie

    Cissy
    Australie

  • Inde

    Kandana
    Inde

  • Honduras

    Miriam
    Honduras

  • Mozambique

    Namonaro
    Mozambique

Pour les communautés locales et les peuples autochtones, le droit à la terre ne représente pas seulement un concept abstrait, c’est une question de survie. Jusqu’à 2,5 milliards de personnes dépendent de leurs terres pour se loger, générer un revenu, se nourrir, se soigner, ou faire vivre leur identité culturelle.

Pourtant, leur droit à la terre est bien trop souvent ignoré ou bafoué, les rendant particulièrement vulnérables aux accaparements de terres de la part de puissants gouvernements et d’avides entreprises. Faute de droit à la terre solide, les peuples autochtones et les communautés locales s’exposent à de violentes expulsions de leurs terres, ce qui laisse place non seulement à la destruction des terres et de l’environnement, mais menace également leur capacité de survie. Ces conflits fonciers peuvent aboutir à des violences, voire à l’assassinat de responsables communautaires. Cette situation doit cesser.

 Dans le cadre du mouvement mondial, Land Rights Now, nous appelons les gouvernements du Sri Lanka, du Pérou, d’Australie, du Honduras, d’Inde et du Mozambique à reconnaitre et respecter pleinement les droits fonciers des peuples autochtones et des communautés locales.

Ce sont leurs terres, leur droit et leur vie. Il est temps d’agir, dès maintenant.

Pour en savoir plus, cliquez ici.

Sri Lanka

Agissez pour le droit à la terre au Sri Lanka

Soutenez la communauté de Paanama et demandez au gouvernement de lui rendre immédiatement ses terres.

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"Nous devons remporter ce combat et obtenir gain de cause, non seulement pour nous-mêmes, mais pour nos enfants"

Voici l’histoire de Rathnamali, du Sri Lanka.

Rathnamali est une mère dynamique de trois enfants, originaire du village de Paanama au Sri Lanka. L’agriculture, c’était toute sa vie. Puis, elle a été privée de ses moyens de subsistance. La famille de Rathnamali fait partie des 350 familles d’agricultrices et d’agriculteurs expulsées de leurs terres, lesquelles sont aujourd’hui occupées par un complexe hôtelier pour touristes. Pendant de nombreuses années, les membres de la communauté occupaient ces terres ensemble.

Lorsque les promesses de fournir aux familles des terres de remplacement n’ont pas été tenues, la population s’est associée pour manifester, mais son combat pacifique s’est heurté à des violences, de l’intimidation et des menaces.

Contemplant la rizière en location où elle travaille à présent, Rathnamali déplore les difficultés quotidiennes rencontrées pour nourrir sa famille. Faute de terre et de revenu stable, l’éducation de son aîné a été fortement perturbée. Mais, comme toujours, ces épreuves n’entravent en rien la détermination de Rathnamali.  « Nous devons remporter ce combat et obtenir gain de cause, non seulement pour nous-mêmes, mais pour nos enfants. ». En savoir plus.

Soutenez la communauté de Paanama et défendez le droit à la terre.


Pérou

Agissez pour le droit à la terre au Pérou

Soutenez Teddy et appelez le gouvernement à reconnaitre le droit des peuples quechua à la terre et à enquêter sur les cas d’intoxication.

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"Ils n’ont aucune envie de nous permettre de vivre ici en sécurité"

Voici l’histoire de Teddy, du Pérou.

Teddy est l’emblématique et fervent chef de la communauté quechua de Nuevo Andoas, un village péruvien de la jungle amazonienne.

Teddy suit les traces de son père, précédent chef de la communauté et voix critique du gouvernement.

Depuis les années 1970, l’État autorise les entreprises à creuser des forages pétroliers sur les terres des peuples autochtones, sans leur consentement. Dans son village, de nombreuses familles ont perdu leurs enfants en raison de la pollution de l’environnement, et il connait de nombreuses personnes ayant souffert d’intoxication aux métaux lourds. Teddy, leader tenace, a demandé à l’État d’enquêter sur les raisons de ces intoxications.

Son combat pour la protection de l’environnement est également un appel aux autorités à respecter les droits des communautés quechua à leurs terres ancestrales. Les communautés et leurs terres ne font qu’une. La Constitution péruvienne de 1920 est le premier document officiel à reconnaitre l’existence des peuples autochtones. Un siècle plus tard toutefois, l’État n’a toujours pas officialisé ces droits.

« Le gouvernement ne s’intéresse pas à notre situation, dit-il, en regardant des enfants jouer dans les eaux cristallines peu profondes de la rivière Pastaza. Il n’a aucune volonté de nous laisser jouir de nos propres terres en toute sérénité. »

« Ces terres nous ont été transmises par nos ancêtres. Elles nous appartiennent, et elles appartiendront bientôt à la prochaine génération. Mais nous vivons avec la crainte de voir à tout moment le gouvernement accorder à des sociétés pétrolières une autorisation d’exploitation de nos terres. ». En savoir plus

Soutenez Teddy et le reste des communautés quechua en appelant le gouvernement à reconnaitre leur droit à la terre et à enquêter sur les cas d’intoxication.


Australie

Photo fournie par le Kimberley Land Council. Tous droits réservés.

"Nous sommes déterminés et continuerons de lutter"

Voici l’histoire de Cissy, d’Australie.

Cissy est une femme aborigène qui appartient aux groupes de Jaru et de Kija. Elle est née et a grandi dans la région d’East Kimberley en Australie-Occidentale et a vécu dans la région Balanggarra. Durant toute son enfance, elle a vu ses aînés lutter pour les droits des peuples aborigènes, et aujourd’hui, aux côtés de nombreuses autres personnes, elle mène ce combat.

Pour Cissy, la lutte pour une plus grande reconnaissance du droit à la terre des Aborigènes est extrêmement importante puisque les droits à la terre partiels (« Native Title ») dont ils disposent actuellement ne sont pas suffisants. « En Australie, les gouvernements semblent avoir peur de donner pleinement aux peuples aborigènes le droit à prendre des décisions concernant leurs terres. Nous représentons une menace car nous faisons entendre notre voix et demandons le respect de nos droits. Nous sommes déterminés et continuerons de lutter et de repousser les barrières que nous impose le gouvernement. »

Les propositions visant à déclarer de nouvelles zones de conservation les privant de leurs droits à la terre dans ces zones sont un exemple parmi tant d'autres de ce à quoi s'opposent actuellement les Aborigènes dans le Kimberley. Cissy explique que « pour défendre les droits des Aborigènes, nos organisations reçoivent peu de financement de la part du gouvernement, voire aucun. Nous avons parfois l’impression d’être livrés à nous-mêmes. »

Toutefois, Cissy et sa communauté continueront de se battre pour l’impartialité, la justice et l’égalité des peuples aborigènes. « Nous sommes déterminés et continuerons de lutter et de nous réapproprier ce qui nous appartient : nos droits à la terre. » En savoir plus

Cissy exhorte le gouvernement d’Australie-Occidentale à ne plus porter atteinte au droit à la terre des peuples aborigènes, à acheminer des services essentiels et des opportunités vers leurs terres, et à décréter une nouvelle loi relative à l’héritage culturel, donnant aux Aborigènes le pouvoir de prendre les décisions qui affectent leur vie.

Cissy, land rights defender from Australia

Photo fournie par le Kimberley Land Council. Tous droits réservés.


Inde

"La terre, c’est notre vie"

Voici l’histoire de Kandana, d’Inde.

C’est un nouvel après-midi humide dans l’État rural d'Odisha, en Inde. Kandana, 62 ans et père de cinq enfants, porte un foulard sur la tête pour empêcher la sueur et ses longs cheveux noirs de tomber dans ses yeux. « La terre, c’est notre vie », confie-t-il sobrement. La communauté Kutia Kondh Adivasi sait comment entretenir ses forêts verdoyantes qui s’élèvent au sommet des collines. Bien qu’ils vivent sur ces terres et les cultivent depuis des générations, les habitants n’ont aucun document officiel reconnaissant leurs droits fonciers. « Le gouvernement s’accapare ces terres pour y planter du teck », nous raconte-t-il.

Des membres de sa famille, sur trois générations différentes, ont même été emprisonnés car ils cultivaient ces terres. « Les gardes forestiers nous frappaient lorsque nous travaillions sur les terres que nous protégeons depuis des générations. »

Lorsque Kandana a découvert que la loi avait changé pour que des personnes comme lui puissent obtenir des titres de propriété, il a incité les membres de sa communauté à formaliser leurs revendications. Après quatre longues années, il est finalement parvenu à sécuriser les droits de sa famille et de 50 autres. « Je me suis senti récompensé, confie Kandana, hochant tristement de la tête. J’étais convaincu que nous ne pouvions plus être expulsés. Je pensais avoir gagné le combat d’une vie. » Puis, les autorités forestières, autorité suprême ici, sont venues et ont accaparé nos terres une seconde fois. L’avidité du gouvernement en était encore une fois la cause. Sous prétexte de « reboiser », ils ont créé une autre plantation potentiellement lucrative de teck.

Kandana continue de se battre. Malgré le harcèlement dont il est victime, il dirige l’appel au gouvernement de son pays à appliquer les lois. Il réclame également que soit reconnu le droit de sa communauté aux 242 hectares de forêt qu’elle protège depuis des décennies. Kandana est inquiet. Les autorités forestières ont aussi commencé à y planter du teck. Kandana s’inquiète également pour les terres à proprement parler. Il constate avec horreur l’inconscience du gouvernement qui détruit la biodiversité au profit de plantations industrielles, quand sa communauté gérait ces terres avec attention. Kandana exhorte le gouvernement à cesser de déposséder la communauté de ses terres, à agir sur la base de la loi de 2006 relative aux droits forestiers (2006 Forest Rights Act), et à reconnaitre les droits à la terre de sa famille et de sa communauté. En savoir plus

Kandana, défenseur du droit à la terre en Inde

Honduras

"Les communautés sont déplacées et les cultures dévastées, en raison de la croissance du tourisme et d’autres phénomènes"

Voici l’histoire de Miriam, du Honduras.

La communauté afro-hondurienne garifuna vit, depuis des siècles, sur la côte nord du Honduras. À chaque rassemblement, les hommes jouent du tambour, confectionné localement à partir de bois dur, tandis que les femmes dansent et chantent des chansons inspirées de l’histoire de leurs ancêtres. Cette histoire est celle de l’intégration des populations ouest-africaines aux peuples autochtones Caraïbes et Arawak, vivant de l’agriculture sur la côte caribéenne d’Amérique centrale. Toutefois, leurs maisons, leurs exploitations agricoles et même le bois de leurs tambours sont aujourd’hui menacés par les producteurs d’huile de palme, les magnats de l’immobilier et les promoteurs hôteliers qui, avec l’aval du gouvernement, accaparent et exploitent de force leurs terres, menaçant leurs moyens de subsistance.

Miriam est la cheffe indomptable de l’Organisation fraternelle noires du Honduras (OFRANEH). Elle parle avec passion de son combat pour la protection des terres et de l’identité garifuna, ses gestes appuyant chaque argument. Elle nous décrit comment « les communautés sont déplacées et les cultures dévastées, en raison de la croissance du tourisme et d’autres projets de développement ». Et d’ajouter, en reprenant à peine sa respiration, « mais les femmes garifuna sont incroyablement fortes ».

Miriam s’est fait de redoutables ennemis. Pourtant, elle ne blêmit pas lorsqu’elle nous raconte qu’elle a été frappée par la police lors d’une manifestation pacifique, ce que cela signifie d’être cataloguée comme une criminelle par son pays, et nous parle des menaces de mort qu’elle a reçues. Ce ne sont pas des menaces en l’air : une de ses associées et amies proches, leader de la communauté autochtone Lenca, Berta Cáceres, qui s’était vivement opposée à plusieurs projets menaçant les terres de sa communauté, a été assassinée en mars dernier.

Miriam et sa communauté exhortent le gouvernement du Honduras à approuver une loi visant à garantir que les communautés locales aient le droit d’accepter ou de rejeter librement tout nouveau projet ayant des répercussions sur leurs terres. En dépit des dangers, Miriam ne cessera jamais de se battre. Il s’agit d’un combat qui va au-delà des terres, un combat en faveur des jeunes et de leur avenir.

Miriam est fière de son identité, et comme elle, les femmes garifuna enseignent leur histoire à leurs enfants « afin qu’ils sachent qui ils sont, sans éprouver de honte ». Mais la défense de leurs terres et de la biodiversité contre les riches multinationales qui cherchent à les exploiter est vitale pour préserver l’identité des générations futures de garifunas.

Plus de 100 défenseurs de l’environnement et des droits humains ont été assassinés au Honduras au cours des six dernières années. Cela doit cesser. Le gouvernement du Honduras et les institutions financières internationales ont la responsabilité de garantir la protection des droits humains des peuples autochtones et des personnes d’ascendance africaine et de défendre les normes internationales, y compris le principe de consentement libre, préalable et éclairé pour tout projet ayant un impact sur leurs territoires.

En savoir plus.

Miriam, défenseure du droit à la terre au Honduras

Mozambique

"Ils m’ont fait signer un document alors que je ne sais pas lire"

Voici l’histoire de Namonaro, du Mozambique.

Il y a encore quatre ans, elle vivait paisiblement dans le district de Gurué dans le nord du Mozambique. Elle nous raconte fièrement les souvenirs qu’elle garde de sa parcelle de terre où se trouvaient sa maison, des manguiers et des bananiers, et des champs où elle cultivait du maïs et des haricots pour elle et ses deux enfants. Mais un jour, deux employés d’une entreprise sont apparus au village. « Nous n’avons pas du tout été prévenus. Le chef du village ne nous a même pas avertis que ces personnes venaient nous prendre nos terres », explique-t-elle.

Les représentants de l’entreprise ont demandé aux villageois d’indiquer quels étaient leurs champs. « Après quoi, ils m’ont fait signer un document, sans m’expliquer son contenu alors que je ne sais pas lire », confie Namonaro.

Les villageois ont été priés de quitter leurs terres immédiatement. Namonaro n’a reçu que 30 000 meticals (soit environ 400 dollars) en guise de compensation pour ses 10 hectares de terre : c’est moins que ce qu’elle avait dépensé pour construire sa maison. Sa requête d’une transaction plus équitable a été ignorée. Les personnes tardant à quitter leurs terres ont été expulsées de force.

Les membres de la communauté de Namonaro, soit environ 200 personnes, n’avaient nulle part où aller et n’ont reçu aucune aide pour se reloger. Ce mauvais traitement « nous a fait nous sentir comme si nous n’étions pas des personnes… et nous a causé beaucoup de peine ». Namonaro et les membres de sa famille ne se sentent pas en sécurité sur les terres qu’ils louent à présent. Par ailleurs, ils peinent à produire suffisamment de denrées alimentaires en raison des sols infertiles et marécageux.


Namonaro demande aux autorités locales et au gouvernement de lui accorder des terres. Elle a des attentes précises pour l’avenir : « notre communauté a besoin d’un endroit où vivre et d’être entendue dans les décisions qui affectent nos droits ». En savoir plus

Namonaro, défenseure du droit à la terre au Mozambique

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